Jaune !

Le sexe des engins moteur

Vous arriverait-il de demander au sud : "Ma 66448 est garée où ?", ou alors "Je prend un 25100 pour faire HLP MZS" ... ?

Et bien oui. On en a pas forcément conscience, mais les engins moteur ont un sexe !
En fait, ce sont les catégories d'engins moteur qui sont sexuées. Les électriques féminin et les thermiques masculin.
Car on ne dira jamais un 15000 ni une 68000.
Bizarre, bizarre ... on pourrait aussi dire un (engin) électrique et une (loc) thermique, non ?.

Alors, qu'est-ce qui peut bien expliquer cela ? Le boeuf y serait-il pour quelque chose ?

Le point de vue de Charles (19/06/2002) :

A mon humble avis, en ce qui concerne les 16500, on peut je pense considérer que c'est un série féminine. Hormis le fait que dire "une 16500" sonne mieux "qu'un 16500", ne dit-on pas de ces locs que ce sont des jouisseuses tout en déhanchements suggestifs et furieux (surtout en tête d'un V140)? De plus, il faut reconnaitre qu'elles nous cassent les oreilles et nous fatiguent rapidement, choses qui peuvent arriver en présence de certaines représentantes de la gent féminine. Voila donc mon humble contribution pour ce qui concerne ces innomables bécanes

Le point de vue d'Eliot (19/06/2002) :

Voilà ma remarque :
On dit l'électricité et non le électricité donc nom féminin On dit le gazoil donc nom masculin Donc un 68000 (d'ailleurs c'est vrai qu'il est pas formid' le bestiau) et une 15000 vu leur mode d'énergie mais moi ce que j'en dit... Y a un débat à faire sur le sujet; d'ailleurs je ne sais pas si Louis s'est déjà penché sur la question mais en tout cas on ne sais toujours pas s'il dort les oreilles sous la couverture ou au-dessus! Allez bonne continuation pour le site et comme disait Shwarzenègre "hall bi bac"

Jean-Michel Guiet, ETCA -CRMPP-UPT1

Les électriques sont des garçons , ce sont les seuls engins munis d'un organe érectile sur le toit !
Les diesels sont des filles , elles fuient !

Le point de vue très sérieux, argumenté et étayé de Loïc Fieu (23/08/02) :

Une locomotive, c'est et ça demeure un nom féminin. D'ailleurs, à l'époque de la traction vapeur, les machines étaient toujours appelées au féminin (est-il utile de citer La Lison de Zola dans la Bête Humaine, son roman écrit en 1890 ?).
Avec les machines électriques qui font leur véritable apparition en France en 1900, avec les E 1 à 8 du PO utilisées sur Austerlitz/Orsay (en fait, la traction électrique commence sur les grands réseaux français en 1893 avec le prototype Heilmann, mais ça n'est pas le sujet !), on continue de parler au féminin des locomotives. C'est là une démarche naturelle, logique.
Avec la traction diesel, les données du problème se modifient car la locomotive diesel est bâtie autour d'un organe qui ne manque pas de se faire remarquer : le moteur. Son bruit, son poids, son caractère indispensable en font l'élement essentiel autour duquel la machine est construite. Masculin, le moteur transfère son genre à l'engin qu'il motorise, comme si ce dernier était réduit à son (moteur) diesel. Parce qu'on dit "un diesel" au lieu de "un moteur diesel" et parce que ce moteur est l'organe fondamental de la locomotive diesel, on dira "un diesel" pour une locomotive diesel.
On voit que, par extension, "un diesel" désigne non seulement un moteur à allumage par compression, mais aussi la locomotive qui l'utilise. Consacré par l'usage, l'emploi de "un diesel" au lieu de "une locomotive diesel" correspond à l'emploi progressif d'un même mot pour tout ce qui constitue l'environnement d'un élément essentiel. Un exemple ? Le mot bure désigne une étoffe grossière qui a été utilisée comme sous-main pour écrire. Par extension, le meuble utilisé pour écrire a été nommé bureau, puis ce mot a progressivement désigné une pièce de travail, un immeuble entier, voire le groupe de personnes qui y travaillent.
Tout cela pour dire que les locomotives restent féminines, à l'exception de celles munies d'un moteur diesel, ce dernier étant ce à quoi sont réduites les machines qui l'utilisent. Loïc Fieux.

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