Jaune !
Match 68000 contre 66000
Le surnom de "boeuf" appliqué au 68000 (ou à d'autres engins diesels dans d'autres lieux), ou bien de "bourrique" appliqué à la 12000, m'a toujours incité à personnifier les machines. Partant de là, il devient facile de délirer sur le sujet.
68000 ou 66000 ? Faut-il préférer l'un à l'autre. Beaucoup ont tranché et avouent leur préférence pour le 66000. Et c'est bien mon avis également.
Il en va des engins moteur comme des automobiles puisque tous les
goûts sont dans la nature. Certains préféreront
une 16500 à une 26000, d'autres une 25100 à une 22200,
et ceci avec des argumentations diverses et variées.
Pourtant, en matière d'engins thermiques, le 68000, le boeuf
pour les initiés, n'a pas vraiment la cote. Et pour cause.
Frimeur !
Déjà son surnom, le boeuf, lui confère une
personnalité vacharde. Regardez-le bien de face : il a le
regard fixe d'un chat en train de déféquer ! De face,
le 66000 lui, est plutôt élégant avec son motif
blanc. Le boeuf croit charmer avec son parfum gazolé, mais
en fait il pue comme 15 vaches !
Question : le 66000 a-t-il un troisième fanal ? non bien
sûr, il ne se permettrait jamais cette excentricité.
Mais le boeuf, si ! Le boeuf vous prend tout de suite de haut avec
son troisième oeil ! En fait, le boeuf est un frimeur qui
fait illusion. Car s'il frime avec son troisième fanal, il
frime aussi avec ses roues ! Vous les avez compté ? 12 !
12 roues et seulement quatre essieux moteurs ! C'est pas de la frime
ça ?
Observez le comportement du boeuf notamment aux franchissements
d'appareils de voies et si possible des 3/4 arrière. Vous
constaterez qu' il frétille du cul comme un vulgaire yoyo
! Non, ça n'est pas sérieux ! Tout, dans son attitude,
vous incite à la méfiance.
Autre question : le 66000 arrête-t-il son moteur quand vous
pointez ? (oui, ben avant on pointait) Et bien le boeuf, oui ! le
boeuf vous laisse croire que vous acquittez alors qu'en réalité,
vous appuyez sur stop ! Car de plus, le boeuf est un vicieux !
Lâcheur !
Les temps changent, le langage fleuri aussi. Autrefois, un engin
savatait, ou pas. (Je ne sais si cette expression est encore comprise
aujourd'hui). Toujours est-il que le boeuf, lui, savate ! Que le
train soit un peu lourd, que la rampe s'élève un peu,
et voilà le boeuf qui savate misérablement, lamentablement,
vous obligeant à lui brider la gueule au frein direct ! En
fait, il se dérobe lâchement car il n'a rien dans le
ventre. Le 66000, lui, ne se permettrait jamais cette dérobade.
En rampe, il ne bronche pas. il tire. C'est tout.
De l'huile
La jauge à huile du 66000, on sait où elle est. Celle
du boeuf, on présume ... on suppute ... et on se trompe !
Il faut le dire, le boeuf est un gros dégueulasse. Et si
vous-même êtes pansus, pour changer de cabine, vous
êtes obligés de descendre (en nettoyant ses rampes
pleines de graisse avec vos mains) pour remonter dans l'autre poste.
Car ce gros salopard ne vous permet même pas de passer dans
ses couloirs étroits, sales et tortueux !
Avec le 66000, changer de poste est un jeu d'enfant (que certains,
dans le passé, pratiquaient pendant la marche ... en récoltant
un non-pointage !). Sa sveltesse est incomparable. Avec sa passerelle,
vous pouvez lui visiter les organes tout à loisir. Il se
laisse déshabiller avec grâce pour qu'on lui paluche
facilement la pompe à huile.
Conclusion
En fait, le seul élément qui plaide en faveur du boeuf,
c'est son frein électrique. Mais cela ne suffit pas à
rendre sympathique ce gros dégueulasse plein de graisse qui
pue le gazole et la fumée, ni à faire remonter sa
cote auprès des conducteurs.
A vrais dire, le match 68000-66000 est nul et non avenu tant la
différence est grande, puisqu'il faut bien ranger le boeuf
dans la catégorie des engins conçus avec une certaine
dose de machiavélisme.
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P.S. :
Mais voila qu'on me dit que depuis un certain temps, (en retraite, je
suis deconnecté), le boeuf a été envoyé
à l'abattoir ! Plus de boeuf !
Quelle misère, c'est toujours les meilleurs qui s'en vont
! Ah ben ça m'étonne plus maintenant que le 66000
frime, ce con, avec son bandeau blanc !
Ca crache de la fumée noire, et ça affiche un bandeau
blanc ! Faut être prétentieux quand même ! Pour
qui se prend t-il ? C'est maigre avec une gueule de tétard
au point qu'il faut lui en mettre un deuxième au cul pour
que ça tire quelque chose, et ça plastronne, ça
madame ! Manque pas d'air le 66000 avec ses passerelles qu'on croirait
se promener sur un sous marin ! Tu rentres dans sa cabine, faut
que tu commences par ramasser les sièges qui se sont cassés
la gueule, tellement c'est stable ! Un diésel, ça
? Laissez-moi rigoler ...
Le boeuf, ça c'était un diésel ! Costaud, plein
de roues pour s'accrocher au rail, un troisième fanal, un
frein éléctrique ... on pouvait en faire des kilomètres
avec lui ... sans trop puer le gazole.
Quelle misère, rayer des effectifs un si bel engin, toujours
propre et content, demarrant à la première sollicitation,
fumant à peine, docile et tout et tout ...
Pauvre boeuf ! Quand je pense que des ingrats se sont foutus de
ta gueule !
Tout fout le camp ...